L’usage du cannabis médical est-il légal en France ?

La situation du cannabis en France est complexe. D’une part, la politique du bâton reste très présente, mais d’autre part des efforts de tolérance sont faits, tout au moins pour ceux qui comptent l’employer à des fins médicales. Il n'empêche que par rapport aux pays voisins, la France est encore particulièrement en retard. Au final, l’usage du cannabis à usage médical est officiellement permis en France, mais extrêmement contrôlé. On parle fréquemment du Sativex comme étant l’unique cannabis médical à être autorisé en France, lequel ne sera en plus commercialise qu’en 2015. Ce n’est pas vraiment le cas. Bien avant Sativex, un autre médicament à base de cannabis avait été lancé sur le marché. Il s’agit du Dronabinol. Ce médicament est essentiellement employé pour soulager des vomissements et nausées les patients soumis à la chimiothérapie. On pourrait croire vu l'état de ceux auxquels il est destiné qu’ils n’auraient en principe aucune difficulté à y accéder. Ce n’est malheureusement pas le cas.

En effet, le patient qui souhaite recourir a l’usage de ce médicament devra préalablement obtenir une ATU - Autorisation Temporaire d’Utilisation.  Pour ce faire, son médecin traitant devrait adresser une demande à l’Agence nationale du Médicament, en abrégé ANSM. Il faut noter que cette requête ne pourra être adressée que si le patient a déjà essayé sans succès aucun, toutes les autres formes de traitement. Cette demande même présentée en bonne et due forme ne garantit pas au patient qu’il obtiendra son ATU. Ce médicament a apparu en 2001 et depuis cette date, on compte sur le bout des doigts, les malades qui ont eu la chance d’obtenir leur autorisation. On estime à 5000 le nombre de patients qui pourraient bénéficier du Sativex l’année prochaine, mais en s’appuyant sur les expériences précédentes, on ne peut ne pas se demander si toutes les personnes censées profiter de ce médicament y auront véritablement accès.  L’usage du cannabis médical est effectivement permis en France, mais à la vue de multiples barrières administratives ( et surtout lorsqu’on trace les parallèles avec des voisins européens comme l’Allemagne, l’Espagne, ou l’Angleterre), on a la nette sensation que rien, en fin de compte, n’est vraiment permis.